Bonjour tout le monde,

Je sais que Daniel a écrit un article. Mais comme j’avais pris des notes depuis quelques jours, je vous brosse un bref aperçu de nos premiers jours en Espagne.


Mardi, le 3 septembre, nous avons quitté Ciboure. Pendant notre séjour repos, après maintes recherches, nous avons finalement trouvé un guide ( guiasbicimap) spécialisé pour les cyclistes qui suivent le chemin côtier (Camino del Norte) du côté espagnol. En effet, la Vélodyssée s’arrête en France à Hendaye. Après, c’est le néant ou presque. Plusieurs sentiers cyclables existent en Espagne mais, en petite portion. Il est difficile de les rassembler pour faire un chemin dédié aux cyclistes. Donc, stressant.


Le seul hic: il est écrit en espagnol. Qu’advienne que pourra. On se dit que ce sera une bonne façon de se remettre à l’espagnol.


En même temps, je trouve un guide français empruntant le chemin côtier par les pèlerins. (Il semble que ce chemin soit moins populaire auprès des pèlerins). Je me dit qu’il va me servir de traducteur si jamais on ne saisit pas le guide espagnol. La distinction sera la distance quotidienne parcourue.


Donc, nous reprenons notre périple vélo avec assurance et confiance. Première étape: Irun-Zarautz ( 52 km, dénivellé accumulé: 910 m)


De Ciboure à Irun: 10 km. tout va bien. On connaissait la route. Par contre, on savait qu’il y avait des côtes à venir. (Mont Jaizkibel) On s’arrête pour le lunch. C’est un bar situé sur un terrain de camping ( Camping Jaizkibel, Hondarribia) Le menu: 12 euros: entrée, repas principal, fromage, dessert, vin, eau, café, thé) Le plus étrange, c’est la bouteille de vin servi sur la table. On prend le nombre de verres que l’on veut. Comme on est sage et que l’on doit pédaler.......... C’était tout à fait délicieux.


Retour sur la route. Vous dire à quel point ça monte. Je roulais à la plus petite vitesse avec la puissance électrique Sport + et j’ai mouliné pendant 3 heures. Ouf.


Je vais en rajouter. On roule non pas sur une piste cyclable mais sur une départementale avec une limite de vitesse de 70 km.


J’en rajoute encore. Afin d’arriver au bac qui nous permettra d’atteindre San Juan, nous voilà confrontés à descendre une centaine de marches avec nos vélos. Nous avions suivi les mauvaises directions ( guide francophone qui s’adresse aux pèlerins et non aux cyclistes).


J’en rajoute un peu plus: Pour nous rendre au bac, il faut descendre une rampe très à pic avec des traverses de bois pour éviter les glissements. Je suis incapable de retenir mon vélo. Daniel doit les descendre. Et finalement, arrivés au bac, eh bien, tenez-vous bien. Roulement de tambour:

On doit porter à bout de bras nos vélos dans le bac. Bienvenue Hercule.


Heureusement, accompagnée de Samson Daniel, les vélos se sont rendus dans le bac. Tout ça, pour une traversée de 5 minutes au coût de 8o centimes par personne et par vélos.


Et ce n’est pas terminé. Rendus de l’autre côté. Rebelotte. Il faut monter les vélos sur la même rampe à pic. Encore une fois, c’est mon Samson qui s’est payé tout le travail.


On s’était imaginé pouvoir pédaler jusqu’à Zarautz. Foutaise. Rendus à San Sebastian, on est claqués. On cherche un hébergement. Pas de chance. C’est complet partout autour du centre ville.


On trouve finalement une pension à Astiggaraga. Une dizaine de km plus loin. Loin du tumulte de la ville, on est très bien. Nous avons droit à un studio très moderne et un endroit sécuritaire pour les vélos. (L’extérieur n’avait pas bonne mine, mais jamais se fier aux apparences)


Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà repartis. Objectif: Zarautz. Encore, des côtes.


Heureusement, pour certaines montées, les automobilistes ont deux voies afin de leur permettre de dépasser. Cela nous donne un peu de répit sachant qu’ils emprunteront la voie se trouvant à gauche donc un peu plus éloigné de nous. C’est quand même hyper stressant. D’un côté les 10 roues et de l’autre le précipice et l’océan.


On dépassera Zarautz et nous nous rendrons à Getaria sur recommandation d’un espagnol rencontré sur la route. Une magnifique station balnéaire. C’est vraiment sympathique. On découvre les immenses BBQ ( charbons de bois) utilisés par les restaurateurs. Les poissons y sont cuits ainsi que les viandes. C’est un spectacle en soi.


On retrouve les bars à tapas que nous avions découvert lors de notre premier voyage en Espagne. Il faut s’adapter aux heures de repas. Les Espagnols sont festifs. Ils mangent à 22 heures. C’est la raison des tapas. ( 19h).


Jeudi, le 5 septembre.


Les montées sont ardues. Les camions 10 roues nous frôlent du côté gauche et à notre droite c’est le précipice. Je me tiens les fesses serrées et les yeux rivés sur la ligne blanche sur le bord de la chaussée. La pluie s’en mêle. Notre objectif de la journée est de 52 km pour nous rendre à Bolibar.


Daniel vous a raconté notre histoire de recharge de batteries au monastère de Zenarruza à Bolivar. Je vais donc passer cette période de la journée. Par contre, je suis contente d’avoir eu la chance d’assister au déroulement lors de l’accueil des pèlerins.


D’abord, j’étais étonnée de voir une vingtaine de personnes attendre en ligne pour obtenir un lit pour la nuit. Il me semble qu’après 20-25 km de marche, la moindre des choses est de t’installer à l’heure que tu arrives et non attendre que le prêtre t’ouvre la grille. Tu es fatigué, éreinté et tout ce que tu veux, c’est une douche et te reposer. Mais bon, c’est comme ça. ( j’ai aussi vu d’autres pèlerins en attente dans d’autres villes).


Vers 16 heures, le prêtre accueille les pèlerins et les conduit vers les dortoirs. À cet endroit, il y avait 10 lits dans une pièce et 11 lits dans une autre pièces. Les pèlerins choisissent leur emplacement. Ensuite, c’est la circulation autour des douches. Les pèlerins sortent de la salle de bain avec leur vêtements lavés et les accrochent sur les étendoirs.


Certains s’assoient pour manger, d’autres s’installent pour lire, d’autres lisent leur courriel, etc. Chacun semble être dans sa bulle. J’ai souvent eu l’idée de faire la marche de St-Jacques de Compostelle, mais ce que j’ai vu m’a dissuadé. Je n’ai pas senti l’appel pour le moment. Je pense que ça fait partie d’une grande démarche personnelle et je ne suis pas rendue là.


Tout ça pour dire que nous avons finalement pédalé 20 km plus loin et nous nous sommes installés à Gernika

Wikipedia:

 


Capitale historique et spirituelle du Pays basque, elle est particulièrement connue pour sa destruction, le 26 avril 1937, par les aviateurs de la légion Condor, envoyés par Hitler afin de soutenir le général Franco.

Ce bombardement a inspiré de nombreux artistes  dont: Guernica est le nom d'un tableau de Pablo Picasso.


Vendredi, le 6 septembre.

Avant de partir, on réserve un hôtel à Bilbao puisque c’est notre destination aujourd’hui. Pour vous dire comment on a sué. Du jamais vu. À un moment donné, on s’est retrouvé dans un petit chemin de campagne ( avec un dénivellé de 20%). L’assistance du vélo ne suffisait pas. On a marché à côté de nos vélos. Finalement, nous voici rendus à destination. C’est une belle ville et elle est propre. Régulièrement arrosée d’une eau sentant l’orange. (Quartier historique). Nous ne l’avions pas visité lors de notre voyage échange à Santander, car nous étions venus à Bilbao que pour le musée Guggenheim . ( à voir absolument). (Il y a en un autre à New York).


Après nos aventures, on a les jambes fatigués, le corps stressé et l’énergie à plat. On voudrait passer plus de temps au Portugal.

On décide d’avancer plus vite. On prend les infos pour le train. Les trains ne passent pas par la côte. Il faut se rendre à Burgos. ( 3 jours de vélo). Ensuite le train pour plusieurs heures. Si on continue notre trajet, c’est encore une dizaine de jours de vélo avant d’arriver à Porto.


On loue une voiture pour 2 jours et nous nous dirigerons vers Vigo. À partir de là, on pédalera jusqu’à Porto. ( environ 3 jours).


À plus tard.

Johanne

Bisous.