Je vous raconte une histoire concernant les soins hospitaliers en Thaïlande. Je devrais plutôt dire: je vais vous raconter MON histoire.

Mercredi, le 20 novembre, 12h30, on part en bicycle pour se rendre au resto. C’est juste de l’autre côté du pont nous dit-on. On se dit alors, pas besoin de mettre nos casques. ERREUR. À NE JAMAIS FAIRE.JE SAIS QUE VOUS AVEZ DES REMONTRANCES À MON ÉGARD, MAIS SVP, SOYEY INDULGENTS.


En traversant le pont, je roule sur un dos d’âne qui me fait perdre l’équilibre et me propulse dans les airs. Je tente par tous les moyens de me protéger en lâchant les guidons et en mettant les mains devant moi pour absorber la chute.


Donc, étendue en plein milieu de la rue, je suis sonnée mais toujours consciente. Quelques femmes témoins de la chute, se précipite avec des linges, papiers mouchoir pour me mettre sur la tête. Je saigne. Daniel est prêt de moi. J’ai mal aux côtes. On voit la femme téléphoner à quelqu’un.


Un jeep de la police arrive. ILs sont quatre policiers. On m’embarque dans la jeep. À chaque trou, je crie au martyr. La douleur au dos est intense. ( chez nous on m’aurait stabilisé, mis un collet au cou). Je pense que je m’en vais à l’hôpital.


On arrive. Je débarque de la jeep. On me fait marcher jusqu’au dispensaire. On me fait coucher sur la table. J’ai mal à mourir.


Une femme vient voir ma blessure à la tête. Elle nettoie un peu la plaie. Daniel doit retourner à l’hôtel pour récupérer mon passeport et mes pièces d’identité. Pendant ce temps, je suis couchée sur la table et les 4 policiers et le personnel du dispensaire rigolent ensemble. C’est comme si je n’étais pas là.


Daniel revient. Il est accompagné d’un jeune homme parlant l’anglais. Il nous sert d’interprète. Une dizaine de minutes plus tard, voilà qu’une ambulance broche à foin arrive. On me transfert sur la civière sans aucune technique. La douleur est difficile à supporter. Le transport vers l’hôpital prend une vingtaine de minutes. Le conducteur veut m’y conduire le plus rapidement possible, donc il roule à toute vitesse sans tenir compte des soubresauts ressentis lorsqu’il passe sur les voies ferrées ou les dos d’âne. Ça fait mal en titi.


On arrive à l’hôpital. Et là, c’est irréel. Un hôpital privé avec un personnel soignant compétent, je me crois dans un 5 étoiles. Tout est beau et neuf. Le premier médecin vient me voir. IL vérifie les blessures. Il recommande des points de suture à la tête, un Scan pour la tête et radiographie pour le dos. En deux temps trois mouvements, me voilà dans la salle de radiologie.


De retour à l’urgence, un autre médecin (femme chirurgienne) s’occupe de faire mes points de suture. J’en aurai 14. (7cm de long sur le côté gauche de la tête. Les résultats d’examen ne démontrent aucun dommage sérieux ni à la tête ni au dos. Je m’en tire avec une entorse lombaire et des points.


Par contre, j’ai beaucoup d’étourdissements. La docteure proprose une nuit à l’hôpital.


Pendant ce temps, Daniel s’occupe de rejoindre les assurances. Une fois le premier appel fait, c’est entre assureurs que ça se passe.

J’ai le ok pour passer la nuit à l’hôpital. Aussitôt dit aussitôt fait. On me transfère dans ma chambre. Wow. Elle est plus grande que mon bungalow de l’hôtel. Daniel pourra dormir sur le grand sofa de cuir. Il a son oreiller et sa couverture. La douche romaine de la chambre est grande.


Donc, à toutes les 2 heures, une infirmière vient prendre ma pression, ma température, j’ai un soluté et de l’oxygène. Le médecin trouve que mon taux d’oxygène est très bas. Disons que la nuit est courte quand tu te fais réveiller à toutes les 2 heures mais c’est le but de ma nuit à l’hôpital.


Jeudi matin, la médecin vient me voir. Ok pour la sortie. L’hôpital attend le dernier paiement de notre assureur pour nous laisser partir. La directrice rentre dans la chambre avec un sac cadeau. Ce sont des petits jus de fruits. Finalement, ce sera vers 16h00 que nous sortirons. La directrice rentre avec un autre sac cadeau. Cette fois-ci, ce sont mes médicaments.


Je sors donc de l’hôpital en fauteuil roulant et on me conduit dans une ambulance flambant neuve. Il y a 2 paramédicaux, un aide infirmier et la directrice de l’hôpital.


Croyez-le ou non, mais tout ce beau monde est venu me reconduire jusqu’au perron de l’hôtel et la directrice de l’hôpital est venue me border dans la chambre.

Comme service, tu peux pas demander mieux. Le seul bémol, c’est la langue. Mais le langage non verbal a très bien fonctionner. La directrice parlait anglais ainsi que les médecins.


Nous avons été surpris par la facture finale. 32,000 baths. Je vous laisse faire la conversion. Vous serez étonnés vous aussi.


Donc, cette semaine, c’est repos complet. J’Ai un rv de suivi la semaine prochaine. Ensuite, on verra si ma condition physique me permettra de repartir. Ce sera l’avis du médecin qui l’emportera. Je n’ai pas besoin d’être rapatrier. Je marche, je parle, je peux m’occuper de ma toilette personnelle.


Daniel est à mes côtés et prend bien soin de moi comme d’habitude. C’est un coeur, il est adorable.


J’espère que mon histoire permettra à tous les cyclistes de porter leur casque même si la distance parcourue semble très courte.


Merci

Johanne